Aujourd’hui, Espace Vin s’est rendu au Domaine des Jougla, pour y rencontrer Laurence et Alexandre.
Le Domaine des Jougla est transmis de génération à génération depuis le XVII siècle environ. On pourrait donc dire que Laurence et Alexandre Jougla sont nés les pieds dans le vin ! Ils ont choisi de perpétuer le savoir-faire de la famille tout en y incluant un peu de modernité. « A faire toujours des choses modernes, on perd un peu de sens… et de notion de terroir. L’ensemble doit être cohérent. » Ils ont la chance de bénéficier de terres possédant différents terroirs : un sol de schistes majoritaire et un peu de sol argilo-calcaire. « C’est ça qui est intéressant sur un petit périmètre, c’est très varié. »
Leur transition vers l’agriculture biologique s’est faite en 2009. Avec l’envie de perpétuer le patrimoine de la famille, d’entretenir et de prendre soins des terres dont ils ont hérité, c’était une solution idéale. « Être en accord avec la nature, pour nous, c’est important. Passer en bio, c’était une évidence. Il y a aussi la question de notre santé. Il n’y a rien de bon à respirer des produits chimiques. »
Quels sont les changements constatés sur vos terres et vos vins depuis votre passage au bio ?
« Sur les terres, on voit qu’il y a beaucoup plus de diversité au niveau de la flore et de la faune que par le passé. En ce qui concerne les vins, il a fallu 4 ou 5 ans pour voir la différence. Le temps que les vignes se purifient… C’est très lent la biologie du sol donc c’est toujours avec quelques années de décalage qu’on peut constater les résultats. »
Avez-vous envie de pousser plus loin votre démarche en faveur de l’environnement ? Si oui, comment ?
« La démarche ultime ce serait d’aller vers la biodynamie. On y croit et on y pense, mais il y a certains aspects de la biodynamie qui ne nous semblent pas toujours pertinents… Mais on a grandi avec ces histoires d’influence lunaire, avec les jours racinaires, les jours de fruits… En attendant, on souhaite trouver un moyen de préserver nos vignes des vers de la grappe, des parasites qui sont sources de maladies pour nos plantes. Et ce, de manière pacifique. »
Quel est votre cépage favori ?
Laurence – « En rouge… On aime beaucoup la syrah mais on préfère le mourvèdre. Et le grenache avec parcimonie ! En blanc… le grenache blanc. »
Alexandre – « Pour moi, en blanc, c’est le viognier et le vermentino. Il y a des cépages pour tout le monde ! »
Concernant votre travail, avez-vous une période préférée dans l’année ?
L – « Moi c’est les vendanges, c’est le vinifications. Ca c’est mon moment favori. »
A – « J’en ai plusieurs. Mais c’est plus les mises en bouteilles : ça représente la finalité de notre travail. La boule est bouclée. Et il y a une idée de transmission. J’aime aussi beaucoup les salons, il y a toujours une ambiance sympathique. C’est un vrai plaisir de partager et faire découvrir les vins. »
Et pour l’avenir, qu’envisagez-vous pour votre domaine, vos cuvées… quels sont vos objectifs ?
L – « On est en train de replanter un peu des vignes. Et on aimerait travailler avec des cépages anciens et autochtones de la région. Comme le terret blanc par exemple, ou le carignan blanc, le marselan… »
A – « Aujourd’hui on a une gamme qui n’est pas définitive. On a des vins qu’on produit depuis les années 90, on va dire qu’ils sont les Incontournables. Les autres, plus récents, ce sont les Inclassables,. Et donc il nous manque la base : les Indispensables. Et moi , je vois ce côté une gamme avec un vin un blanc, un rosé et un rouge de pays d’oc, que ça vienne parfaire la collection, disons. »
Avez-vous une référence culturelle favorite concernant le vin ?
L– « Il y a une citation d’Erasme qui dit »le vin est la caverne de l’âme. » Je l’aime bien. »
A – « J’allais dire »Mondovino », mais c’est pas forcément un film que j’adore beaucoup. Je connais sinon la citation »Jamais homme noble ne hait le bon vin » de François Rabelais. »
Ce midi, j’ai prévu de manger des coquilles Saint-Jacques et un plateau de coquillage. Quelle cuvée de votre cru me conseilleriez-vous pour accompagner ce repas ?
A – « Alors là, les accords mets et vins, c’est moi ! Avec un verre ou deux de la cuvée Les Tuileries, ça t’offre quelque chose de gourmand, parfait pour l’apéro et le plateau de coquillages. Et quand tu arrives sur tes coquilles Saint-Jacques, tu sors un Eime de Vinha, qui est un peu plus gastronomique et qui va offrir un peu plus de présence. Et là, tu sais que tu as passé un bon repas ! »
Un grand merci à Alexandre et Laurence pour avoir partagé leur savoir et leur passion ~
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Chers lecteurs, à bientôt pour une prochaine interview !
